Amour et morts vivants
Expériences

Le lien entre amour et morts vivants n’est pas évident au premier abord…

et pourtant je l’ai expérimenté deux fois, en rêve et en réalité (si si aussi en réalité).

2 épisodes bien différents. Les deux m’ont fait mal mais franchement j’aurais pu épargner le second à ma mère.

 

2015 – Quand ma fille me mord

 

Me voici parti pour une nuit agitée après un épisode de walking dead. Il y a des meilleurs moments pour regarder cette série que juste avant de se coucher.

Me voici en héros, dans mon sommeil bien sûr, à combattre les morts vivants, devant ma fille. Je tue à gauche, je tue à droite. Je ne sais pas si le mot « tuer » est d’ailleurs celui qui convient. Toujours est-il que je tue à gauche, je tue à droite, et sans arrêt mon bras gauche tente de tenir ma fille, ma Romane, 5 ans, terrifiée derrière moi. La vérité, c’est que dans la fiction je m’en tire pas trop mal… dans la réalité, combien de secondes pourrais-je bien tenir ?

 

Les cadavres s’amoncellent, je fatigue et toujours ils arrivent mais de moins en moins nombreux, je tiens le bon bout au bout de mon sabre. On va s’en sortir… quand j’entends un petit cri. Je me retourne et vois un mort vivant se saisir de Romane. Je lui fracasse le crâne d’un coup net et rapide. Romane m’adresse un court « je suis désolée papa« . Je me retourne une dernière fois et tue les deux derniers zombies qui restaient.

 

Je scrute partout le corps de Romane et découvre une toute petite entaille, une toute petite, ridicule, même pas une morsure évidente… j’ai compris.

 

Alors je prends Romane dans mes bras, sa tête sur mon épaule, je connais la suite, je connais la fin, mais il ne peut y en avoir d’autres, à quoi bon sans elle… alors je la serre dans mes bras… on papote, on se rappelle nos souvenirs, on rigole… puis je la sens ralentir, sur mon épaule, je sens à peine son souffle sur ma peau… puis elle se tait… un dernier silence… je la serre très fort contre moi, mets la main dans ses cheveux… puis sa tête bouge à nouveau, sa « voix » a changé… elle me mord… je me réveille.

 

C’est dans ces moments, même au réveil d’une nuit agitée, que je me rends compte de la beauté de l’amour paternel, sa douceur, sa force et son inconditionnalité.

Cette inconditionnalité existe aussi pour l’amour maternel, mais cette fois ce n’est pas un rêve.

 

2007 – Quand ma mère me protège

 

Le second épisode qui chronologiquement est le premier remonte à 2007.

Divorcé depuis quelques années, puis jeté très improprement par une autre femme. Je déprime profondément au milieu d’une vie à la courbe sinusoïdale entre bonheurs et malheurs intenses. Je travaille alors pas loin de chez mes parents et viens manger tous les midis chez ma maman. Une occasion de profiter de la proximité pour vivre de petits moments à deux alors que mon père n’est pas encore à la retraite.

Malheureusement, elle assiste impuissante à mes coup de mou, bien malgré moi.

 

Un jour où je ne me sens pas bien, je décide de ne pas retourner travailler l’après midi (après un petit coup de fil au boulot, je ne suis pas non plus un renégat asocial) pour me faire une séance de ciné, pour me changer les idées. Et quoi de mieux qu’un bon film à sensations pour oublier celles qui me hantent en ce moment. Me voilà ainsi sur le point de partir pour voir 28 semaines plus tard, une suite d’un film de zombies.

Surprise ? Ma mère insiste pour m’accompagner. J’ai beau lui donner toutes les informations en ma possession sur le film : « zombies »… « zombies »… mais rien n’y fait. Si vous connaissez des personnes têtues, dites vous que ma maman les pulvérise tous.

 

Nous voici embarqués. Le début, c’est à dire les pubs, est très émouvant, elle est à mes côtés et me prend la main… ce qui n’est presque jamais arrivé. Mère très aimante mais peu démonstrative. Puis le film commence par une séquence de 10 minutes (dont vous pouvez voir la fin ci-dessous) de pure folie : peur, terreur, amour, protection, abandon, lâcheté, choix et fuite… et je sens la main de ma mère qui se crispe… mais elle… elle ne dit rien… car elle est là pour moi… merci maman.

 

 

Photo de Debby Hudson

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