Pas la plus grande des abbayes irlandaises
mais une des mieux conservées et des plus fines dans sa réalisation.
Roadtrip de 17 jours en Irlande
Ghislain (43), Amélie (39), Lalie (13) et Romane (8)
Equipement : Canon Eos 550D + DJI Osmo mobile 2 + Samsung S8
Après le château de Dunguaire et alors que nos esprits sont déjà tournés vers les falaises de Moher, l’un des graals irlandais, nous prenons une petite route, un petit détour, pour pique niquer devant l’abbaye de Corcomroe.
Encore une abbaye me direz vous, il y en a eu d’autres avant, il y en aura d’autres après. La vérité, c’est qu’elle n’était pas très éloignée de la route et que nous devions nous arrêter. C’est presque plus une question de circonstance qu’une destination phare que nous avions envisagé dès le départ. Loin des incontournables, je ne me prive pas pour ce détour.
Nous arrivons par une route qui surplombe le site mais nous nous perdons presque pour y parvenir. Le lieu est vraiment isolé sinon abandonné (c’est entretenu). Pas d’accueil, pas de prix d’entrée, personne… et c’est plaisant, cette impression que pour un temps, une petite heure (pique nique inclus), nous privatisons un lieu rien que pour nous.
Exécution des maçons
Construite au XIIIème siècle, la légende veut qu’elle fut élevée sur ordre de Conor Siudane Ua Briain roi du Thomond. Emerveillé par la beauté du chef d’oeuvre il aurait ordonné l’exécution des cinq maçons afin qu’ils ne puisent pas oeuvrer au service d’un autre. Je préfère rester sur l’idée que c’est une légende, jolie mais sanglante manière d’afficher une fierté locale pour l’édifice, il est vrai très beau.
Ici se répète cette histoire invariable des abbayes irlandaises : les anglais ont conquis l’Irlande, ont appliqué avec une célérité destructrice la réforme et fermé parfois incendié les abbayes qui ont progressivement subi les ravages du temps ou des hommes. Le dernier abbé fut nommé en 1628. Un fort vent renforce en nous ce côté désertique et abandonné lors de notre présence.
Comparer Corcomroe à d’autres abbayes visités en Irlande, elle est loin d’être la plus étendue mais si elle a perdu son toit et que son cloître est largement à imaginer, la structure de l’église est en très bon état et nous abrite subitement du vent. Dès lors, dans un lieu devenu subitement silencieux, il n’est pas besoin de beaucoup d’imagination pour se faire une idée de l’ambiance qui devait régner ici en déambulant calmement. Les arcs et les sculptures sont très fins et donnent une identité particulière, très fine à l’abbaye. La visiter en si petit nombre (nous quatre) nous permet d’entrer vraiment en contact avec l’esprit et le charme du lieu ou en tout cas à y projeter nos fantasmes sans être perturbés par d’autres visiteurs.
Enfin, ici comme ailleurs, des tombes partout autour, dans le cloître et dans l’église, cela ne nous surprend plus mais renforce cette particularité irlandaise. Et origine probable de la légende, on peut admirer le gisant de Conor Siudane Ua Briain.
Nous sommes prêts à reprendre la route pour les falaises de Moher.
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