Inishmore, l’île de pierre
Voyages

Ma destination irlandaise préférée.
Une île de pierre placée entre le Connemara et les falaises de Moher.

Roadtrip de 17 jours en Irlande
Ghislain (43), Amélie (39), Lalie (13) et Romane (8)

Equipement : Canon Eos 550D + DJI Osmo mobile 2 + Samsung S8

 

Contrairement au Connemara, je n’ai jamais envisagé de supprimer Inishmore au moment de faire des choix et d’éliminer quelques destinations. Les îles d’Aran respirent l’Irlande jusqu’à l’extrême tout en nous projetant une vraie originalité. Elles sont composées de trois îles, nous avons privilégié la plus grande, Inishmore mais si vous avez le temps, les autres méritent également la visite.

M’y étant pris trop tard, je n’ai pas réussi à acquérir des places d’avion pour nous y rendre. Outre que cela nous aurait permis de faire plus îles, c’était surtout la vue depuis le petit appareil de tourisme qui me tentait énormément. Nous avons donc pris le bateau, beaucoup moins onéreux mais pas gratuit non plus. La balade en mer garde toujours son esprit ludique sans être trop remuant même si la maman plus sujette aux mouvements marins ne fera pas trop la fière au retour.

 

Un gigantesque caillou

 

Nous débarquons dans le port de Kilroan à l’est de l’île. Pas de surprise, les touristes sont là en nombre… mais l’île est grande. Nous prenons une fin de petit déjeuner dans un petit pub typique avec un vieux pêcheur aux rides biens enfoncées, le bonnet vissé sur la tête… et la Guinness à la main… Pas très frais de bon matin, je me demande bien ce que ça peut donner en fin d’après midi.
Nous évitons les minibus et calèches pour louer des vélos. J’essaie de vaincre le signe indien car notre dernière expérience avait tourné au fiasco à Bruges avec Romane, terrifiée par les voitures. Malgré quelques côtes qui n’ont pas – trop – altéré sa détermination, nous avons pu parcourir une bonne moitié de l’île. Tantôt tranquillement quand je roulais derrière Romane, tantôt à fond quand nous faisions la course avec Lalie. Bon, j’ai quand même réussi à me tromper de route, en prenant la plus vallonnée, sans que la destination finale ne soit remise en cause. Le retour, plus tranquille, se fera en bord de mer.

 

Comment décrire les paysages, cette sensation unique ? Quand on pense à l’Irlande, on imagine partout des murs de pierres entassées et miraculeusement debout. Effectivement, ils jalonnent souvent les routes, les prés et les maisons. Mais ici, c’est systématique, nous sommes sur un gigantesque caillou avec très peu de végétation, vous pouvez faire un kilomètre sans voir un arbre. L’île est habitée mais la densité est très faible et les horizons, en bien des lieux, paraissent infinis. Un sentiment de désolation s’empare de nous, surtout vers le centre de l’île. De la pierre, encore de la pierre, partout, à l’infini, jusqu’à la mer.

 

Enfin, grâce au temps magnifique et surtout dégagé, on peut avoir le Connemara au nord et les falaises de Moher au sud.

 

 

Gravir une fortification néolithique à flanc de falaise

 

Nous parvenons à une charmante plage Kilmurvey beach. Après le vélo, le courage manque aux filles pour partir, à pied, à l’assaut de Dun Aonghasa. Elles acceptent de se prélasser un bon moment pour que je puisse m’offrir ce plaisir solitaire.

Il s’agit d’une vieille forteresse préhistorique à flanc de falaise. L’ascension dure une dizaine de minutes, après plusieurs enceintes de pierres successives, je parviens au centre.

 

 

Le sentiment est très curieux. Je ressens à la fois une forme de quiétude, les touristes ne sont pas envahissants, l’horizon est infini, que ce soit vers les terres comme vers cette mer d’un bleu magnifique et pourtant, je ressens une forme de violence, la falaise est terriblement abrupte, la mer claque et le vertige nous guette.

 

et en dessous le vide

Certains rampent jusqu’au bord afin de prendre les photos les plus impressionnantes… je ne m’y risque pas, mais mon coeur n’en bat pas moins fort pour autant.

J’ai l’impression qu’une puissance magique a donné un long coup de Scalpel pour manger une partie de la falaise, comme si je me figeais sur le bord d’un gâteau géant.

 

J’aurais aimé partager cet instant avec ma belle mais pas avec les filles, j’aurais eu trop peur pour elles, je leur ferai d’ailleurs ressentir très fort cette crainte le lendemain aux falaises de Moher. Je me serais bien décalé d’une centaine de mètres pour m’isoler et demeurer dans une posture contemplative, un livre à la main pendant quelques heures.

 

Retour tranquille

 

Je redescends trouver les filles en partie requinqués au bord de la plage. Lalie s’amuse de croiser un ancien prof d’anglais et c’est d’ailleurs sans surprise que ces lieux sont typiques d’une certaine âme française que j’aurais pourtant du mal à définir. Une âme particulière qui nous fait croiser une surreprésentation francophone dans des espaces tantôt naturels, tantôt infinis. Nous l’avons ressenti sur l’île, je l’avais déjà remarqué dans les parcs naturels américains quand j’étais plus jeune (une autre vie).

 

Le repos des guerrières

La plage des guerrières

 

Nous enfourchons nos vélos par la tranquille route qui longe la côte en nous arrêtant observer quelques points de vue. Romane hésite à sonner à une maison pour aller aux toilettes, elle a horreur de profiter de la nature pour mettre ses fesses à l’air. Elle préfère attendre le retour en bateau pour s’adonner à ses obligations fluides.

 

 

Nous parvenons enfin au port et rendons nos montures. Nous parcourons un temps la plage, moins accueillante que la précédente avant de retourner à quai pour le retour.
Cette journée nous a offert un bel aperçu des îles même si nous n’avons pas pu suivre tout le programme, The Seven Churches au nord-ouest et la piscine naturelle de Poll na bPeist non loin de Kilmurvey beach.

Je rêve d’y retourner et d’y séjourner quelques jours en incluant les deux îles au Sud-Est.

 

 

Demain, nous quittons Galway pour le Dunguaire Castle, l’abbaye de de Corcomroe et enfin les falaises de Moher (et l’enfer que j’y ai vécu… réfléchissez y à deux fois avant de devenir parent).

 

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17 jours en Irlande

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