La leçon d'(in)humanité de la fin de Game of Thrones
Humanités

Toute série dans laquelle nous nous sommes impliqués émotionnellement porte le deuil quand elle nous quitte. Un moment douloureux qui peut durer plusieurs jours. Ce fut le cas pour moi avec Friends, Breaking bad et plus encore pour six feet under où j’ai pleuré comme une madeleine, le temps de surmonter la séparation.

Cette fois j’ai été marqué par une autre sensation, ce sentiment d’abandon était partagé par tous les protagonistes, subitement si unanimement seuls alors que Game of Thrones tenait sa force de la puissance de leurs liens. Vient cette étonnante conclusion :

 

Que les héros soient morts ou vivants, aucun n’a survécu !

 

Aucun n’a survécu car ni le monde qu’ils ont connu, savouré et souffert, a disparu.
Aucun n’a survécu car aucun compagnon ne repart avec un autre.

Brienne écrit l’histoire de Jaime Lannister dans le livre des gardes du roi puis le ferme.
Vers Gris quitte Westeros pour la ville de celle qu’il ne retrouvera pourtant pas.
Tyrion accueille à la table de la main aucune personne qui ne soit de la qualité des précédents membres : qui à la hauteur de Varys, Littlefinger, Tywin, Cercei ou Qyburn ? Il n’est plus entouré d’égaux sans compter évidemment la mort des derniers membres de sa famille, il est seul.

 

Stark : Même la fratrie restante se sépare !

 

Ils sont encore quatre, mais tous se séparent.
Jon part pour au delà du mur.
Bran reste à Port Réal avec peu de chances qu’il revoit ses sœurs.
Sansa fait sécession, est célébrée reine au milieu des nordiens, mais sans personne qui ait compté pour elle, dans une demeure, Winterfell, qui n’a plus rien de familial.
Que dire enfin d’Arya qui a certainement le plus voyagé et pourtant tourne le dos à Essos comme à Westeros et à tous ses proches.
Pourtant, chacune des retrouvailles entre les Stark portaient une émotion forte, celle de l’amour et du soulagement après les nombreuses épreuves traversées… Il n’en reste rien.

 

Tous les sentiments qui ont compté sont orphelins.

 

La leçon d’(in)humanité est que nous vivons dans et par la relation. Sans elle le corps vit mais l’âme est partie. L’humanité ne peut être qu’un partage.

 

 

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