La préparation au voyage est déjà un voyage.
L’Irlande est pleine de promesses, trop sans doute. A cette occasion, j’ai préparé mon premier roadtrip en famille d’au moins 15 jours. Destination magnifique, il s’agissait d’un des pays les plus fantasmés par ma belle et on le comprend aisément en parcourant les premières photos qui apparaissent lors des premières recherches.
Je commence celles-ci avec gourmandise. Je prépare une carte Internet de l’Irlande et j’y place au fur et à mesure tous les lieux qui me tentent. Ici s’édifie le premier obstacle de taille : la richesse des destinations et cette illusion bientôt évidente : il est impossible de visiter un pays en deux ou trois semaines. D’ailleurs, imaginons-nous visiter le France en 15 jours… douce illusion.
Collecter les envies
J’écume de nombreux sites Internet. Le point de départ est pinterest où il suffit d’écrire « roadtrip ireland » pour bien débuter et lancer l’avalanche d’images et de liens dans lesquels on ne manque pas de se noyer. Cela permet de découvrir ou redécouvrir des blogs voyages où les expériences sont authentiques, avec ce qu’il y a de mieux mais aussi les problèmes rencontrés et les déceptions vécues.
Un passage sur les sites traditionnels permet ensuite de hiérarchiser les découvertes : leguideduroutard, lonelyplanet. Le meilleur site reste guide-Irlande.com.
Organiser le trajet
C’est ici que débute l’étape la plus difficile : joindre les points et éliminer. C’est ainsi que je suis passé de 300 lieux à seulement 75 dont la moitié en option. Je place chacun sur la carte et commence à imaginer les étapes. J’arrive à un roadtrip de 21 jours… mais nous n’en avons que 17, alors je coupe et fais quelques erreurs, la plus importante est de ne pas prévoir de vrai « day off » pour permettre de se ressourcer tranquillement en famille même si deux étapes sont très neutres côté voiture (Inishmore et Killarney). Je choisis également de préserver Waterford et son festival de spectacle de rue qui fut un moment vraiment différent, mais à la place j’aurais bien pu faire une nuit à Dingle et une autre à Cork… Choisir, c’est renoncer.
Une fois les dates fixées, j’achète les vols via un comparateur (Kawak et Skyscanner) et choisis Ryanair avec un départ de Beauvais. Ce choix était significativement intéressant en termes de prix, expérience que je ne renouvellerai pas systématiquement, voire pas du tout. En plus d’être excentré, cet aéroport est un bordel sans nom. Côté compagnie, je suis plus habitué à EasyJet et j’y reviendrai volontiers.
Se loger
Le second point important est le logement. Je suis un conseil précieux de ma belle : rester quasiment toujours deux ou trois nuits par ville ce qui réduit la sensation de course permanente. Nous avons ainsi passé trois nuits à Dublin, Galway et Killarney et deux à Belfast et Waterford auxquelles s’ajoutent trois nuits uniques… un vrai bon choix pour mieux supporter le roadtrip.
J’ai privilégié les AirBnB car je trouve cela sûr et pratique et selon les lieux vraiment authentiques. Au final, nous n’avons jamais dormi chez l’habitant, une petite déception mais réaliste, à la fin de chaque journée, nous étions trop fatigués pour enchaîner avec d’autres personnes. Et puis les irlandais… on les rencontre aussi bien aux pubs. Toutefois, à refaire, je ferais des b&b.
Choisir sa voiture
Je vous invite à lire l’article consacré à la conduite à gauche.
En résumé, je ne vous serai d’aucun secours si vous choisissez le bus, le stop ou encore plus incroyable… le train. Côté voiture, privilégiez une automatique, cela fera moins de paramètres nouveaux à gérer.
Organiser les visites
J’ai préféré jouer le plus sûr possible et ai ainsi réservé quasiment toutes les visites payantes.
Les musées et visites intérieures et extérieures sont chères… autant qu’en France, c’est vous dire.
Une particularité irlandaise : la systématisation des pass famille (family pack) qui feront gagner quelques euros profitables quand on cumule tout. Au final, nous en avons eu pour 567 euros (bâteau et vélo sur inishmore inclus).
Ce choix a permis également de s’assurer des coupe-files et a structuré notre voyage… ce qui l’a rendu également moins souple. Cela a aussi eu une influence sur le circuit lui-même car certains sites n’étaient plus réservables à des heures compatibles avec le voyage. Nous avons ainsi éliminé Newgrange, un des sites les plus visités d’Irlande. J’ai également dû faire une croix sur Skelling Island, une vraie douleur… atténué par le mauvais temps qui a de toute façon obligé l’annulation de nombreux tours en bateaux au moment de notre passage. J’avais en revanche procédé à une réservation pour une sortie dédiée à l’observation des baleines qui fut annulée pour les mêmes raisons. Il faut bien accepter la nature.
Pour Dublin, j’ai également réservé les parkings.
Rigidité et souplesse
Pour chaque journée, nous avons désigné des étapes incontournables et des options selon notre rythme. Nous n’avons fait quasiment aucune option et c’est bien heureux ainsi. Le risque était de ne pas profiter pleinement de chaque étape, ce qui est bien plus important que de simplement cocher les visites. Il nous a fallu quelques jours pour nous ajuster (j’avais notamment préparé une journée à Dublin particulièrement chargée). Ce que j’en retiens globalement c’est de faire entre deux ou trois visites significatives par jour. Certaines journées sont plus spécifiques comme le Connemara et l’anneau de Kerry ou les arrêts sont plus nombreux.
Au final, nous avons quand même fait quelques options et en sommes heureux, comme le Lough Tay. Nous avons également annulé une visite à Belfast car nous avons passé trois heures à discuter avec des irlandaises dans un pub, un moment très précieux. Bref, nous avons concocté un programme rigoureux avec lequel nous avons pris quelques libertés, sans doute à l’avenir serons nous plus souples.